Maintenant, il fallait aussi que je monte la guitare, voir si tout allait bien.
Il y avait un gros problème potentiel : dans mon inexpérience, j’ai positionné le chevalet… parfaitement à la longueur du diapason, soit à 635,0 mm du sillet
. Sans la sur-longueur de 1,5mm côté mi aigu et 3mm côté mi-grave
. Je m'en suis rendu compte en regardant des photos de guitare, mais avant ça je n'en n'avais jamais entendu parler !
D'ailleurs, je n'ai toujours pas compris pourquoi. Comment les cordes peuvent continuer à sonner juste, sachant que le rapport de longueur vibrante [mi grave] / [mi aigu] est ainsi de plus en plus grand au fur et à mesure que l'on joue dans les aigus ?
Bon celà dit, j'ai fait comme tout le monde : j'ai accepté le phénomène
.
Et donc test en faisant sonner l’harmonique de la douzième case sur la corde de mi grave, potentiellement la plus problématique :
Ca a l’air d’être bon, ouf !
Par contre, quand je joue j’aime bien poser mon auriculaire sur la table d’harmonie, non loin du chevalet. Et là, malgré le chevalet encastré je me retrouvais trop loin. Donc il me fallait un petit pickguard dans le même ton que la guitare :
Et voilà !
Par contre une autre surprise m'attendait. Tous les matins à l’époque, je jouais de la guitare dans mon lit
. Et pendant la fabrication de la gratte, j’ai remplacé de rituel par un autre : regarder la guitare en cours de création :
Et tous les matins alors qu’elle était censée être finie, je voyais des petits points en bosses apparaître dans le creux. C’était les stigmates des perçages de profondeur que j’avais fait
. Le centre du forêt a une vitesse de rotation nulle, donc il écrase naturellement la matière. Avec l’humidité de l’air ambiant, ça faisait légèrement gonfler le bois et ploup ! des bossages apparaissaient !
Mon pote luthier m’a alors conseillé ce qui allait devenir un incontournable pour les finitions (enfin pour moi) : mouiller le bois avec de l’eau tiède !
Résultat, 30min après, tous les petits points avaient gonflé. Un petit ponçage plus tard, je n’en entendis plus parler :
Et la voilà prête à être vernie.
Mais ça c’est pour la prochaine fois !