LUTHERIE AMATEUR

Leirn a écrit : Ecoute du piano sur la période romantique ! De chopin et Liszt à Rachmaninov, il y a de vrais merveilles ! Et je suis un pur metalleux (et un peu pianiste, c’est vrai)

Oui, il y a des trucs joli, mais rien qui ne me plait comme du Vivaldi ou du Bach par exemple (voir même de la musique plus ancienne qui me fait vibrer de façon assez étrange. Je devais surement être troubadour dans une vie antérieure ).

Gloumouf a écrit :(voir même de la musique plus ancienne qui me fait vibrer de façon assez étrange. Je devais surement être troubadour dans une vie antérieure ).

Si tant est qu'on la joue et l’interprète comme elle l'était à l'époque, ce qui est particulièrement sujet à caution.

C'est certain!
Mais on a quand même pas mal de choses, comme des instruments d'époques et pas mal de littératures sur les pratiques des luthiers ou des partitions riches en annotations comme le manuscrit de Marin-Marais acquis ressemant par la SFV annoté de la main même de l’auteur.

Moi je déteste la musique...

écrite?

diomedea a écrit :C'est certain!
Mais on a quand même pas mal de choses, comme des instruments d'époques et pas mal de littératures sur les pratiques des luthiers ou des partitions riches en annotations comme le manuscrit de Marin-Marais acquis ressemant par la SFV annoté de la main même de l’auteur.

Je pensais surtout à la musique médiévale, et renaissance, celles qu'évoque Gloumouf. Pour elles, sorti des mélodies on ne peut rien faire d'autre que des suppositions et hypothèses.

Bonjour à tous,
Bien... revenons à nos violes!
Comme pour les précédentes, le moule et les gabarits ont été découpés à la CNC après avoir été dessinés avec SolidWorks.
Le moule est en contreplaqué de 10mm, et pour les gabarits, de 5mm.


Première étape, coller les tasseaux et les coins sur le moule.


J'utilise de la colle animale, 1/4 nerf 3/4 os, la colle de nerf apporte de la souplesse au mélange. Cette colle doit être maintenue à 60° au bain-marie.


La colle durcie, j'utilise les gabarits pour tracer les coins et tasseaux.


Pour le dessous du tasseau du haut, j'ai un second gabarit.


Reste à relier les tracer du dessous et du dessus pour matérialiser les parties à supprimer.


Les coins sont d'abord mis en formes au rabot pour les ajuster aux niveaux des hanches et des épaules.


Puis je trace les arêtes qui marques les CC. J'utilise une équerre, ça me permet de contrôler la concordance des tracés entre les faces.


Les parties rentrantes sont ébauchées à la gouge...


... Et les traces de gouge sont enlevées à la râpe.


Pour finir, je peaufine au papier de verre!


Toutes ces pièces doivent être bien droites et perpendiculaires aux dessus/dessous.


Cette première étape doit être faite avec soin, c'est la qualité du reste de la fabrication qui va en dépendre!


Cette viole va être fabriquée en deux exemplaires, c'est donc l'occasion de faire quelques tests! Par conséquent, je vais utiliser deux bois différents pour les caisses.
La première va être en citronnier de Ceylan (Merci Franck!), et la seconde en movingui. Pourquoi ces deux essences? parce que je les ai sous la main! Et aussi parce que le dessus de viole joué par B-Angé est en citronnier.

Le citronnier est refendu à la scie à format sur une hauteur de 115mm, pour 3mm d'épaisseur. Le movingui a lui a été refendu à la scie à ruban, je pouvais me permettre plus de perte...


Passage à la calibreuse pour ramener le fond à 2,5mm et les éclisses à 2mm.


Voila, de gauche à droite, le citronnier et le movingui.


Les plaques sont collées en livre ouvert. J'ai choisi ce movingui car il est bien figuré avec des ondes, je l'avait mis de coté spécialement pour ça. Ces deux bois sont durs et denses


A suivre...

Cool! Mes bois sont beaux!

Je suis curieux d'entendre le comparatif entre les deux bois sur un même modèle ! Parce que le movingui est souvent utilisé en succédané du citronnier, plus rare et bien plus cher. C'est vrai que vu de loin ils se ressemblent beaucoup mais le grain du citronnier est quand même bien plus fin et ses qualités mécaniques sont un peu plus intéressantes(bien que le movingui ne démérite pas).

Pour la refente du citronnier à la scie à format, pourquoi ce dispositif plutôt que le guide latérale classique ?

Bonjour à tous,

caribou a écrit :Je suis curieux d'entendre le comparatif entre les deux bois sur un même modèle !

C'est le but du jeu!

caribou a écrit :Pour la refente du citronnier à la scie à format, pourquoi ce dispositif plutôt que le guide latérale classique ?

Pour des raisons de sécurité et de précision. Le guide parallèle ne sert que de butée, le bois est ensuite fixé sur les équerres et je n'ai plus qu'à pousser le chariot.

C'est chaud! et cela dans tout les sens du terme! C'est la première fois que cintre aussi serré, soit 17mm de rayon.


Il faut bien mouiller et laisser faire


Voila... Ça c'est bien passé avec le movingui, à voir comment va se comporter le citronnier...





Les tables d'harmonies vont être faite avec ce bois que j'ai identifier comme du pin Sylvestre.
C'est au premier coup de scie que je me suis rendu compte qu'il ne s'agissait pas d'épicéa ou de sapin, en effet son odeur est caractéristique.
Son touché est également différent, il est plus gras.


Je l'avais donc mis de coté avant de tomber sur ce commentaire.
Il s'agit d'une viole Henry Jaye de 1629.


J'ai donc ressorti le pin!

J'ai également reçu les premières cordes. Comme il se doit, elle sont en boyaux (mouton) et comme celle ci dessous, filée argent pour les trois les plus graves.


A suivre...

Ce sera une table ployée ou sculptée?

Les deux!
Comme pour ma précédente viole.

Ce ne serait pas plutôt du pin d'Oregon ? Qui y ressemble beaucoup, a ce coté "gras" que tu évoques et a aussi une odeur de résine très marquée (et agréable). On doit encore en trouver pas mal dans le coin, il y a été abondamment utilisé dans le bâtiment. Les parquets de ma maison par exemple sont en pin d'Oregon.

Joli journal de bord.

Le Douglas est beaucoup plus grossier (en tout cas celui qui pousse à l'ouest), même si la couleur est semblable.

Parce qu'il est abattu plus jeune. En général, quand on parle de pin d'Orégon, c'est bien la même espèce mais en peuplements naturels, et donc des arbres plus vieux, plus gros. Tu peux avoir du fil très serré sur du pin d'Orégon, comme ce qu'on voit à gauche sur la photo de Diomeda.

Pour le Douglas/Oregon, j'en avais parlé ici: viewtopic.php?f=15&t=21303&start=100#p632247
Il est assez différent de celui ci.
Chez nous le Douglas n'est pas utilisé depuis très longtemps, il remplace de plus en plus ce que les menuisiers appelaient le rouge nord, le pin sylvestre.
Il y avait également le blanc nord, comprenez l'épicéa...

Bonjour à tous,
Les planchettes de pin sont chantournées avec une surcote de 5mm





La lame est une 6mm, soit la plus fine que je peux monter sur ma scie.


Les pièces de cotés sont réunies par deux avec des cales. Je pense que j'ai vu un peu fin! je prévoirai des serres joints au cas ou...


Et je ressort l'étuve!


Après 1h30 je peux retirer mes pièces.


C'est chaud!


Comme je m'en doutais, les cales ne sont pas assez solides! celles qui n'ont pas résistées à la pression des coins ont été remplacées par des serres joints.





A suivre...

Tiens, hier, j'ai pensé à toi. Ils ont passé Tous les matins du monde sur France 5, il y avait plein de jolies violes

Bonjour à tous,
Très beau film qui a grandement participé au renouveau de la viole de gambe!

Les manches sont en movingui pour les deux, ils sont en deux épaisseurs contre collées.


Le bois est dur et la lame vibre! mais c'est sans grande importance, il s'agit simplement d'une ébauche.





Le profil final est obtenu par ponçage, principalement à la cylindre oscillant. Notez l'aspiration, nettement plus efficace que celle prévue d'origine!


Les parties ou ne passe pas les ponceuses, sont ajustées à la râpe.


Le talon est ajusté à la scie à format, ça me permet d'avoir facilement des angles très précis et dans toutes les dimensions.


Pendant que je m'occupais des manches, la colle des éclisses des échancrures finissait de sécher...
Je coupe le surplus à la scie à dos en laissant dépasser l'équivalent de leurs épaisseurs.


Pour ça, j'utilise une chute d'éclisse que j'intercale entre le coin et la lame.


Il me reste à enlever l’excédent de bois entre l'arête extérieure et le coin. Après le ciseau, je rectifie, si nécessaire, au guillaume noisette.


Les éclisses des hanches et des épaules sont chanfreinés au rabot. Je réussi rarement à avoir le bon angle du premier coups! Mais ça se rattrape facilement, et il y a de la marge!


Avant de passer aux collages, j'assemble le tout à blanc...


... Puis j’ôte le pressage d'un coté, j’applique ma colle et je remets en pression.


Reste à faire la même chose de l'autre coté!








A suivre...