oups, j'avais pas vu ta question jojo!

Non, ce sera la taille définitive, épais hein? Mais bon, si le maître dit, c'est que c'est bon! lol
Sinon, j'ai repris il y a un moment, mais je n'ai pas mis à jour le topic, voici donc les derniers développement en date:
Manche et tête :
D’abord on prend une planche d’acajou d’environ 80 cm de long par 25 mm d’épaisseur et de 8 cm de large. On s’assure de la planéité des faces, mais surtout de la perpendicularité entre la face et les tranches, il faut absolument que ce soit d’équerre. Rabot réglé très fin (cheveux d’ange) puis cale à poncer, vérification à l’équerre. Sur le sens de la longueur, on trace au crayon le milieu de la planche, puis à 18 cm du bout du manche, tracer (à l’équerre bien sûr) une perpendiculaire, puis à l’aide d’un rapporteur, à partir de cette dernière marque on reporte 15° d’angle sur la tranche, nous aurons ainsi la tête de l’instrument.

Petit sciage à la scie à ruban. Les traces noires correspondent aux brûlures faites par la scie, car j’ai avancé la pièce un peu trop lentement, il faut y aller doucement pour être précis, mais pas trop, sinon ça brûle.

Maintenant on rabote la pente des deux pièces (que l'on a empilées l'une sur l'autre) pour que ce soit plat et d’équerre partout. Première égalisation au rabot, finition à la cale à poncer. Attention à ne pas raboter au delà de la ligne de référence du haut, sinon, pour l’angle de 15°, c’est foutu !

Une fois cela fait, on colle les deux pièces. Deux blocs calent le tout en bout, puis deux gros serre joints assurent le collage. (Ne pas oublier les cales martyrs ni le papier journal en dessous pour ne pas tout coller à l’établi)

Une fois collées, on nettoie la surface de la colle, un petit coup de ponçage que ce soit bien propre puis on colle le placage (ovangkol, ici, donc on oublie pas de nettoyer la surface à l’alcool avant le collage) Reste ensuite à scier très gentiment le placage au niveau du sillet avec une scie japonaise, en s’assurant que le trait est bien droit et perpendiculaire à la surface du manche et non de la tête, rappelez vous que le sillet va s’appuyer sur ce bord !

Maintenant, on place le gabarit de la tête (que l’on serre jointe pour qu’il ne bouge pas) et on trace le contour avec le dos de la lame d’un cutter. C’est là, entre autre que le marquage du milieu transversal du manche prend son sens pour placer le gabarit correctement et surtout bien perpendiculaire (sinon, c’est une guitare Dali).

Maintenant on fait une découpe grossière du profil du manche en laissant des « ailes » à peu près 1/3 de la jonction tête / manche, ces ailes nous seront utiles pour l’étau.

Maintenant, on passe à la lime jusqu’à la cote.

La difficulté étant d’obtenir des bords à la fois plans ET perpendiculaires à la surface. C’est un coup de main à choper. Bien tenir sa râpe à deux mains (le fer dans le creux des pouces), maintenir le contact avec le dos des doigt sur la surface de référence (ici, le coté placage) et d’un geste lent, régulier (et léger, ça doit faire « frrrrrrr, frrrrrrrrr, et non pas ggggrrrrr, grrr ou kkkkrrrrr » n’appuyez pas comme des fous, laissez faire l’outil le travail) avancer la lime sur la longueur. SURTOUT ne PAS limer à la perpendiculaire (dans la largeur), on est quasiment assuré de faire des creux, de ne pas être d’équerre et même mordre sur une cote et croyez moi, c’est un bordel inouï à rattraper. J’ai galéré comme un chien et il a même fallu réduire la largeur de la tête d’un mm de chaque coté ! Une leçon de patience et de précision très importante, très enrichissante qui met pas mal de choses en place…Donc pas de regrets au final. Maintenant, traçage, puis perçage des jours de la tête avec la perceuse à colonne. Une fois déterminé le placement exact du foret sur la tête, marquer le point avec un poinçon pour caler la pointe du foret à l’emplacement voulu. Après avoir relié les bords des trous faits et les avoir marqués (ce sera la taille finale des jours, donc être bien précis), on perce quelques trous en plus pour se macher le travail et on lime tout en s’approchant le plus de la cote, mais sans l’atteindre, on s’occupera de la finition à la cote plus tard.


Maintenant, ça devient marrant : coté sillet, on délimite la pente que l’on veut donner pour les premières cordes en faisant une marque à l’intérieur du jour (environ 1 petit cm) et une autre à environ 1.5 cm du bord sillet, puis avec une lime queue de rat on attaque, on enchaîne avec une râpe demi ronde pour élargir le trou et obtenir un truc bien régulier, et maintenant, « y’a qu’à » faire pareil de l’autre coté, mais de façon bien symétrique (ha ha, si métrique, fastoche, hein ? mmmouais)

C’est à ce stade qu’il est intéressant d’avoir laissé un chouillat de bois sur les jours, on ne risque pas de saloper le travail avec un coup de lime accidentel. Une fois content du travail, on passe à la lime douce, puis on ponce tout aux cotes et pour obtenir le finition voulue, donc de grain moyen à grain fin. Ici, ce n’est que le début du ponçage.
