Traduction du tutoriel de Keith Rhodes pour l’application du vernis KTM-9 au pinceau.
En italique, notes de la traduction...
Méthode
Je fais mon ponçage de finition habituel. Si le bois nécessite un bouche-porage j’applique deux fines couches de Z-poxy. Je travaille par petite zone à la fois en utilisant une vieille carte de crédit pour faire pénétrer la résine époxy dans les pores. J’utilise ensuite la carte pour enlever autant de produit encore liquide que possible. Une lame de rasoir fait aussi bien l’affaire. L’idée est d’appliquer de très fines couches d’époxy. Une forte lumière rasante en contre-jour est essentielle pour voir l’évolution du produit. Il en sera de même pour les phases de vernissage et de polissage.
Les deux couches d’époxy sont appliquées à 24h d’intervalle, avec un ponçage intermédiaire au papier à l’eau grain 320. Comme d’habitude pour les travaux de ponçage pensez à utiliser un bon masque filtrant les particules fines pour poncer la résine époxy sèche. L’eau sert de lubrifiant, évite la mise en suspension de la poussière et crée une pâte qui accélère le ponçage. Il est important de ne pas traverser la couche d’époxy jusqu’au bois car cela se verra à travers la finition. Dans la plupart des cas, après deux couches, j’obtiens une surface plane exempte de pores. Si je ne suis pas satisfait, je continue le processus en respectant les 24h entre couches.
L’application au pinceau
Un pinceau à vernis ne convient pas pour le KTM-9 car les soies absorbent l’eau et ce vernis est en phase aqueuse. J’ai donc acheté un pinceau de 5cm de large en polyester. Ce pinceau est maniable et sa forme « évasée » permet au vernis de bien s’écouler. Ce pinceau n’absorbe pas l’eau.
Je commence par chauffer le pot de KTM-9 au bain-marie pendant environ 10 minutes, ce qui, je pense, aide le vernis à s’étaler correctement. Pendant que ça chauffe, je place du papier propre sur le plan de travail et je rassemble quelques feuilles d’essuie-tout.
Pour charger le pinceau, je plonge le premier quart des soies dans le vernis pendant à peu près 3-4 secondes, puis je le retire en le laissant s’égoutter complètement dans le pot.
L’instrument a été placé horizontalement sur l’établi, dos en l’air. J’applique le vernis rapidement et délicatement en commençant par le haut du corps à peu près à 5cm du bord jusqu’à 5cm du bord opposé. Ce premier coup de pinceau est ensuite étiré pour couvrir les 5cm des bords laissés libres. Cette méthode évite les coulures sur les filets et les éclisses.
Le deuxième coup de pinceau est appliqué de la même manière en chevauchant légèrement le premier. On continue ainsi tant que le dos n’est pas entièrement couvert. Veuillez noter que le pinceau doit toujours aller d’une zone humide à une zone sèche, comme si vous peigniez un mur.
Durant l’application, je continue de recharger le ponceau en trempant le bout des poils dans le pot et en laissant l’excédent s’égoutter dans le pot. En faisant cela on évite la création de bulles en chargeant trop le pinceau.
Il est important d’utiliser une forte lumière rasante en contre-jour pour bien voir où on applique le produit et ne pas oublier un secteur. Il est aussi important de ne pas trop charger le pinceau. Cela vient avec la pratique.
Je ne fais pas d’aller-retour avec le pinceau, mais j’applique le vernis aussi délicatement que possible en laissant le produit s’étaler (se tendre) sur la surface. Si je rate un endroit, je ne tente pas de repasser le pinceau.
Quand j’ai terminé la couche du dos, je passe aux éclisses. Je tiens la guitare par le manche et vernis les éclisses en partant du talon vers la base de la caisse, une éclisse puis l’autre. La guitare est tenue verticalement et les passes de pinceau sont faites du centre des éclisses vers le fond et du centre des éclisses vers la table avec un angle d’environ 45°.
Il est important de travailler rapidement et délicatement. Je n’essaie pas de retoucher une zone car on verrait les traces de pinceau. Une fois la première couche appliquée, on laisse sécher.
J’applique trois couches de vernis par jour pendant deux jours en laissant le vernis sécher pendant au moins deux heures entre deux couches. Une lampe à infrarouges peut accélérer le séchage si vous en posséder une. S’il y a des gouttes grossières ou des traces je les ponce au 400 à l’eau avant d’appliquer la couche suivante.
Après la dernière couche, je laisse sécher pendant deux heures puis je ponce. On laisse ensuite durcir le vernis pendant 4 semaines avant le ponçage final, le polissage et le lustrage.
Le ponçage final
L’instrument est poncé à l’eau avec des grains successifs en commençant au 400. J’utilise une cale à poncer en caoutchouc. Quand je suis satisfait de l’apparence de la couche, je change de grain en passant par le 600, le 1000 et le 2000 successivement.
Éventuellement, ce n’est pas strictement nécessaire, j’utilise un micro abrasif à sec grain 4000 afin de me faire gagner un peu de temps au polissage, selon les recommandations de John Greven.
Le polissage
Note : il décrit son installation de polissage à base de touret, poulie, moteur électrique, etc…
La vitesse de rotation est de 1100 tr/min, soit presque la vitesse max.
Le polissage a été assez facile et m’a pris environ 15 minutes. Le disque de coton a été chargé avec la pâte brune (menzerna) et le disque de flanelle (muslin = mousseline) avec la pâte blanche fine. Chaque disque est dédié à un grain. Une forte lumière rasante est utilisée pour garder un œil attentif sur le travail.
Note importante : Un touret de polissage est une machine efficace qui propulsera votre nouvelle guitare à travers votre atelier en un clin d’œil. Soyez donc sur de maintenir fermement votre instrument avant de commencer à polir.
Le disque de polissage tournera vers vous, donc tenez l’instrument légèrement en dessous de l’axe du disque. J’approche progressivement la surface de l’instrument vers le disque chargé de pâte à polir. Je travaille du bas de la caisse vers les épaules
(il décrit le travail sur une acoustique). Le dos a été poli de cette façon. Je recommence à 90° puis à 45°. Ne présentez pas directement les arêtes de l’instrument directement sur le disque car vous brûleriez votre vernis. N’exercez pas une forte pression sur le disque, un léger contact est simplement requis.
Le dos du manche et les éclisses sont ensuite polis de la même manière
(il ne parle pas de la table, puisque qu’il continue à la vernir au tampon).
Le même processus est effectué avec le disque de polissage fin.
Le polissage final
Vous pouvez lustrer à la main ou avec une machine en utilisant des disques ponceurs Abralon. Ils sont disponibles chez LMI
(ou polirmalin). Polissez avec le 3m Finesse-it puis le Perfect-it, soit à la main soit avec les disques de mousses cités ci-dessus en utilisant une perceuse à vitesse variable. J’applique le polish Finesse-it avec un chiffon de coton et le laisse sécher avant de lustrer. Puis je fais de même avec le Perfect-it.
Des liquides de polissages fin et très fins autres que ceux de la marque 3M sont disponibles dans les boutiques de produits pour carrosseries.
Conclusions
Je considère ce premier essai comme très concluant et j’apprécie cette finition qui s’avère très claire et transparente. L’application était bien plus facile que je ne le pensais et, avec plus de pratique, j’espère devenir très efficace avec le pinceau. Les deux points délicats du procédé ont été la quantité de produits à mettre sur le pinceau et la méthode d’application. C’était de toute façon, une question d’expérience et j’ai rapidement trouvé une méthode pour maîtriser cette finition.
Je suggère que, avant de tenter la finition de votre guitare, vous vous entraîniez sur du contreplaqué ou des chutes pour vous faire la main.
P.S. : Si les anglophones voient des boulettes, merci de les signaler...
Jojo