Un petit post sur la modélisation du manche :
Tout commence par deux dessins, mis à l’échelle en prenant comme référence une cote connue (le diapason est parfait pour nous), et on les incruste dans deux vues orthogonales (outil sketch tracer) :
Une fois que l’on a nos supports, on place le nouveau système de références, modélisé par trois plans.
Plan rouge : interface manche corps
Plan bleu : plan de symétrie du manche
Plan blanc : fond du corps
Et maintenant, place aux esquisses, en s’appuyant sur les plans de ref fraîchement construits.
A gauche, le profil vu « d’en haut » construit sur le plan blanc, on l’extrude exagérément (la hauteur du manche hors tout plus une petite marge de 10mm de part et d’autre). On se reprend sur le plan bleu et on dessine l’esquisse de profil, qui va nous permettre d’évider le bloc extrudé afin d’avoir un manche mal dégrossi.
La modélisation solide est mise de coté, est on passe sur l’atelier surfacique (generative shape design)
Je ne vais traiter que des surfaces réellement complexes, c'est-à-dire la courbe du talon, le fut, et la tête avec sa volute.
Ce manche mal dégrossi a deux fonctions :
- il défini les contours sur deux vues, ses contours peuvent donc être copiés pour être réutilisés pour des projections, des extrusion de profils, ou des relimitations.
- Il sert de support aux esquisses, qui ont obligatoirement besoin de plan pour être construites.
Le manche étant symétrique, on ne va en dessiner que la moitié.
Ci-dessus, les surfaces nécessaires à la modélisation de cette moitié de manche.
Mais avant d’en arriver là, il nous reste un peu de boulot.
La vue de gauche montre le talon ; 4 esquisses, (2 courbes guides, et 2 profils) vont donner naissance à une surface multi sections.
A droite; le fût. L’idée est la même, utilisation d’une surface multi sections. L’une des sections, est celle utilisé pour le talon, ce qui évite les problèmes de surface non jointive (problématique pour le remplissage).
Assez rapidement on arrive à un résultat comme présenté à gauche.
A droite, ça se corse un peu…
« -Ouah hé dit hé l’autre oh t’as entendu, « Ca se corse un peu » qu’il dit! Il en a chié pendant pratiquement 8 heures et môssieur joue les blasés
- Oh ça va, les gens le savent pas ça !
- Ouais ben maintenant si !
- Heuheummm !! bref reprennons… » :fessee:
Cette vue montre la tête et la volute terminées. Mais avant d’en arriver là, il va falloir jouer avec les courbes.
Sur l’image de gauche :
- Le plan orange est construit dans le prolongement de l’arête de l’angle de tête, et orthogonale à la surface touche-manche (il a également servi à recevoir l’esquisse du profil du fut coté volute ou il apparaît en blanc).
- La courbe verte est une projection d’une arête du solide, qui donnera une courbe du coté convexe de la volute.
- La courbe rouge est une extraction d’une arête du solide, afin de pouvoir créer la surface extrudée jaune.
- La courbe marron est une projection de la courbe verte sur la surface jaune.
J’en vois déjà qui sortent les aspirines, c'est ma tournée. Courage les gars… ! :baleze:
Sur l’image de droite :
- La courbe bleue est une projection d’une arête du solide, qui donnera le coté concave de la volute.
- La seconde surface jaune est une projection de la courbe bleue.
Sur l’image de gauche :
- La courbe orange est une projection d’une arête du solide, qui donnera le bord de la tête.
- La 3ème courbe jaune est une extrusion de la courbe orange.
Sur l’image de droite :
C’est là que la volute va commencer à se révéler.
- On commence par reconstruire un plan par trois points (plan violet).
- Dans ce plan, on construit la courbe la courbe bleu clair (au feeling, on pourra la retoucher plus tard pour avoir tel ou tel rendu).
- La courbe blanche est une projection d’une arête du solide, qui donnera une courbe de la partie convexe de la volute.
- La courbe vert foncé est extraite d’une précédente surface ayant servi à construire le fut.
- La surface jaune est un remplissage du contour délimité par les courbes vert foncé, vert clair, banche, et bleu clair.
C'est bon les coupaings, on commence à en voir le bout… !
- On récupère sur le volume, les courbes qui nous manquent, et si tout a été bien fait, les courbes extraites sont jointives avec les surfaces construites.
- On effectue les derniers remplissages, comme montré sur l’image de gauche.
Image de droite :
- On découpe les surface suivant leurs lignes d’intersection. Sur cette image, la surface du fond de la tête a déjà été relimitée par la surface convexe de la volute.
Au final une fois le tout découpé, on fait apparaître toute les surfaces finies, et on les assemble pour ne plus crée qu’une seule entité, afin de simplifier l’opération de symétrie.
TADAAAAAAAMMMMM !!! La toute puissance de la symétrie :roi: !!!!
On assemble ensuite la partie gauche et la partie droite (image de gauche). A ce niveau, le modèle n’est qu’une peau, c’est joli, mais si, par exemple on veut faire la rainure de truss, on ne pourra pas. Il faut qu’on lui donne de la consistance. On repasse donc dans l’atelier « part design » et on applique un simple remplissage. On peut maintenant masquer les surfaces de construction, insérer un bloc pour faire le tenon et une rainure de truss.
Maintenant, imaginons que je veuille réduire l’épaisseur de la tête, la largeur de la touche, ou une quelque autre cote, je n’ai qu’à modifier une des deux premières esquisses, une petite mise à jour, et le reste suit.
Voilà, alors oui, c’est un peu long, 8 heures sans avoir fait un seul copeau. Avec l’expérience, je dois pouvoir réussir à refaire la même chose pour un autre manche en 1h30, maintenant que j’ai bien en tête la démarche.
On peut s’amuser à comparer ce temps avec les deux petites heures (et je pense que je vise très large) que certains doivent mettre sur ce forum pour torcher un manche en avec une râpe et un wastringue… mais que voulez-vous, je n'ai pas encore ce talent!
Et comme vous avez réussi à tout suivre, je vous paye une mousse

:linux:
La connerie, c'est la décontraction de l'intelligence.
S.Gainsbourg