Exercices simples d'initiation aux outils manuels
Posté : sam. 19 juil. 2014 12:17
Salut tout le monde, on en avait donc causé (en particulier avec Michoualakreme), proposer quelques exercices traditionnels qui permettent de se familiariser avec l'utilisation des outils à main traditionnels, ciseaux, rabot, racloir, etc...
J'en propose un premier avec la réalisation d'un parallélépipède rectangle dressé sur ses 6 faces de, mettons, 40cm de long et 5cm de coté (section carrée, donc). Chaque face doit être rigoureusement plane, pas en hélice, perpendiculaire à ses voisines et parralèles à son opposée.
Outils nécessaires :
- Un rabot, un genre n°4 fera très bien l'affaire.
- Un ciseau. Ni trop large (inutile) ni trop étroit (pas pratique), pour ma part je trouve qu'un de 25 est le plus polyvalent et dans le cas présent assez adapté.
- Une équerre
- Un trusquin (à lame plutôt qu'à pointe)
- Un canif fin. Il servira à certains tracés, le canif est à préferer au criterium puisque nettement plus précis.
- Un étau
- Un établi suffisamment costaud pour qu'on puisse y raboter quelque-chose sns que ça ne bouge, oubliez les workmate et autres établis pliants de chantier.
Préalable: Il est indispensable que les outils soient convenablement affûtés et dressés, une semelle de rabot creuse ou bombée est, ici, rédhibitoire, et pour l'affûtage quand on dit qu'il faut que ça rase ce n'est pas une façon de parler, ça doit vraiment pouvoir raser. Le trusquin lui aussi doit avoir une lame fine et suffisamment affûtée pour tracer sans peine une ligne bien nette et très fine.
Tout d'abord sélectionner un morceau de bois adapté à l'exercice qui porte ici sur le dressage de six faces, inutile (pour le moment) de se fatiguer avec un bois trop difficile à travailler parce que trop mou, trop dur ou figuré. Un bois trop dur genre gaïac ou même ébène sera, ici, inutilement coriace, inversement un bois trop tendre genre sapin ne sera pas forcément un très bon choix. Préferer un bois "moyen" au grain fin et droit de fil . Les fruitier sont souvent sympas, le porier est très agréable, l'érable ira très bien aussi s'il n'est pas figuré, le hêtre est un classique des cours d'ébenisterie... le choix est vaste, l'essentiel étant d'éviter les contre-fils et les alternances bois d'été/bois d'hiver trop marquées (éviter le frêne par exemple).
Le morceau sera déjà débité à la scie à peu près aux cotes mais sans se préoccuper particulièrement des équerrages qui seront réalisés ensuite.
.Commencer par une des 4 faces de bois de fil. Elle sera faite exclusivement au rabot. Bien veiller à faire un plan et pas une hélice, c'est probablement la prinicpale difficulté à ce stade. En cours de réalisation vérifier la rectitude en longueur, en largeur et si on en a un on peut poser la pièce sur un marbre pour vérifier qu'elle n'est pas bancale (ce qui signifie qu'on n'est pas plan mais en hélice).
Une petite astuce pour le rabot, veiller à le tenir bien fermement (mais avec souplesse) et à bien appuyer sur la pièce la partie avant de la semelle au moment d'attaquer alors qu'à la sortie c'est la partie arrière qui doit être bien fermement appliquée sur la pièce.
On peut parafiner la semelle pour facilité la glisse.
Avec un rabot droit on peut tout aussi bien faire du creux que du rond, à chaque vérification il faut bien reperer attentivement les endroits où il faut enlever du bois et ceux où il ne faut plus en enlever et utiliser la pression qu'on lui applique pour permettre au rabot de travailler là où il faut et pas ailleurs.
Une fois cette première face réalisée elle servira de référence pour tout le reste. Il n'est pas inutile de la reperer au crayon pour être sûr de n'utiliser que celle-là, changer de référence au cours de l'exercice pourrait induire une accumulation d'erreurs de mesure.
.On a maintenant une face de référence, il faut en dresser une autre perpendiculaire et elle aussi dans la longueur (on ne s'occupera des faces en bois debout qu'à la fin), ce sera la face 2 . Même principe que pour la première mais c'est normalement plus facile puisqu'on n'a pas à se préoccuper d'une vrille, si on veille à être bien perpendiculaire à la face 1 sur toute la longueur on est obligatoirement plan.
.Troisième étape, l'autre face perpendiculaire à la 1, la 3. Même limonade que précedemment sauf que là il faut maintenant se préocuper de respecter la cote établie au départ, 5cm de coté. C'est maintenant qu'on sort le trusquin pour, en appuyant son guide sur la face 2, tracer une ligne à la cote sur la face 1, du coté de la face 3.
.Face 4, celle qui est parrallèle à la 1. Normalement on a donc la 1 qui est dressée et fait exactement 5cm de large ainsi que les faces 2 et 3 qui sont bien perpendiculaires à la 1 mais font encore un peu plus de 5cm de coté. Au trusquin on trace sur les faces 2 et 3 (en s'appuyant sur la 1) à 5cm. Il ne reste alors plus qu'à raboter en se servant des lignes comme repère. C'est la face la plus facile à faire toutefois quelques vérifications à l'équerre n'ont jamais tué personne.
.Les faces 1, 2, 3 et 4 sont maintenant planes, d'équerres ou parrallèles et à la cote. Il faut s'occuper des faces 5 et 6, en bois debout.
On fait un premier trait sur, par exemple, la face 1 au canif et à l'équerre, le deuxième trait est fait sur la face 2 en calant la lame du canif dans l'extrémité du premier trait, ainsi on s'assure d'être bien dans la continuité. Idem pour le trait sur la face 3 et on termine avec la face 4 (toujours terminer par celle qui est parrallèle à la première).
A ce stade deux possibilités, soit on dresse au rabot soit au ciseau. Au rabot un rabot à recaler serait plus adapté qu'un numéro 4. Si on le fait au rabot il faut bien veiller à mettre une pièce martyr en sortie afin d'éviter des éclats. Mais pour une face de 5cm de coté le rabot, même à recaler, ne sera pas très pratique. Je lui préfèrerais le ciseau.
Au ciseau donc, la pièce est dans l'étau face à travailler vers le haut, éventuellement on a filé un coup de scie pour enlever du bois et se rapprocher de la cote (ne pas laisser plus d'un millimètre). On utilise les lignes tracées au trusquin pour caler le ciseau (planche vers le bas) et roulez jeunesse. Une astuce toute bête et trèèès efficace pour couper proprement et facilement le bois debout est d'y mettre un peu d'eau, la fibre en deviendra très docile. Pour cette opération on a tendance à faire une bosse au milieu, il faut donc vérifier ce point.
Le ciseau est ici utilisé sans maillet, une main sur le manche, une autre qui prend appui sur la pièce et qui guide la lame. Perso j'aime bien les manches un peu long qui permettent d'en caler l'extrémité contre thorax qui sert à appuyer sur le ciseau, les mains ne servant qu'à guider.
.Il reste la dernière face en bois debout, même chanson que pour la précédente mais cette fois en veillant à respecter la longueur.
Voilà volà, c'est un exercice assez simple mais efficace pour l'apprentissage du rabot et d'une des utilisations du ciseau. Bien entendu, comme toujours lorsqu'il s'agit d'assimiler un geste c'est la répétition en un temps relativement court qui est efficace. Ne pas s'arrêter si on commence à avoir mal aux mains, au contraire, c'est la fatigue qui oblige, sans même y réflechir, à trouver l'efficacité de la position et de la prise en main. Sans compter que si on ne s'est jamais servi d'un rabot et d'un ciseau la musculature de la main aura très probablement besoin de s'adapter.
J'en propose un premier avec la réalisation d'un parallélépipède rectangle dressé sur ses 6 faces de, mettons, 40cm de long et 5cm de coté (section carrée, donc). Chaque face doit être rigoureusement plane, pas en hélice, perpendiculaire à ses voisines et parralèles à son opposée.
Outils nécessaires :
- Un rabot, un genre n°4 fera très bien l'affaire.
- Un ciseau. Ni trop large (inutile) ni trop étroit (pas pratique), pour ma part je trouve qu'un de 25 est le plus polyvalent et dans le cas présent assez adapté.
- Une équerre
- Un trusquin (à lame plutôt qu'à pointe)
- Un canif fin. Il servira à certains tracés, le canif est à préferer au criterium puisque nettement plus précis.
- Un étau
- Un établi suffisamment costaud pour qu'on puisse y raboter quelque-chose sns que ça ne bouge, oubliez les workmate et autres établis pliants de chantier.
Préalable: Il est indispensable que les outils soient convenablement affûtés et dressés, une semelle de rabot creuse ou bombée est, ici, rédhibitoire, et pour l'affûtage quand on dit qu'il faut que ça rase ce n'est pas une façon de parler, ça doit vraiment pouvoir raser. Le trusquin lui aussi doit avoir une lame fine et suffisamment affûtée pour tracer sans peine une ligne bien nette et très fine.
Tout d'abord sélectionner un morceau de bois adapté à l'exercice qui porte ici sur le dressage de six faces, inutile (pour le moment) de se fatiguer avec un bois trop difficile à travailler parce que trop mou, trop dur ou figuré. Un bois trop dur genre gaïac ou même ébène sera, ici, inutilement coriace, inversement un bois trop tendre genre sapin ne sera pas forcément un très bon choix. Préferer un bois "moyen" au grain fin et droit de fil . Les fruitier sont souvent sympas, le porier est très agréable, l'érable ira très bien aussi s'il n'est pas figuré, le hêtre est un classique des cours d'ébenisterie... le choix est vaste, l'essentiel étant d'éviter les contre-fils et les alternances bois d'été/bois d'hiver trop marquées (éviter le frêne par exemple).
Le morceau sera déjà débité à la scie à peu près aux cotes mais sans se préoccuper particulièrement des équerrages qui seront réalisés ensuite.
.Commencer par une des 4 faces de bois de fil. Elle sera faite exclusivement au rabot. Bien veiller à faire un plan et pas une hélice, c'est probablement la prinicpale difficulté à ce stade. En cours de réalisation vérifier la rectitude en longueur, en largeur et si on en a un on peut poser la pièce sur un marbre pour vérifier qu'elle n'est pas bancale (ce qui signifie qu'on n'est pas plan mais en hélice).
Une petite astuce pour le rabot, veiller à le tenir bien fermement (mais avec souplesse) et à bien appuyer sur la pièce la partie avant de la semelle au moment d'attaquer alors qu'à la sortie c'est la partie arrière qui doit être bien fermement appliquée sur la pièce.
On peut parafiner la semelle pour facilité la glisse.
Avec un rabot droit on peut tout aussi bien faire du creux que du rond, à chaque vérification il faut bien reperer attentivement les endroits où il faut enlever du bois et ceux où il ne faut plus en enlever et utiliser la pression qu'on lui applique pour permettre au rabot de travailler là où il faut et pas ailleurs.
Une fois cette première face réalisée elle servira de référence pour tout le reste. Il n'est pas inutile de la reperer au crayon pour être sûr de n'utiliser que celle-là, changer de référence au cours de l'exercice pourrait induire une accumulation d'erreurs de mesure.
.On a maintenant une face de référence, il faut en dresser une autre perpendiculaire et elle aussi dans la longueur (on ne s'occupera des faces en bois debout qu'à la fin), ce sera la face 2 . Même principe que pour la première mais c'est normalement plus facile puisqu'on n'a pas à se préoccuper d'une vrille, si on veille à être bien perpendiculaire à la face 1 sur toute la longueur on est obligatoirement plan.
.Troisième étape, l'autre face perpendiculaire à la 1, la 3. Même limonade que précedemment sauf que là il faut maintenant se préocuper de respecter la cote établie au départ, 5cm de coté. C'est maintenant qu'on sort le trusquin pour, en appuyant son guide sur la face 2, tracer une ligne à la cote sur la face 1, du coté de la face 3.
.Face 4, celle qui est parrallèle à la 1. Normalement on a donc la 1 qui est dressée et fait exactement 5cm de large ainsi que les faces 2 et 3 qui sont bien perpendiculaires à la 1 mais font encore un peu plus de 5cm de coté. Au trusquin on trace sur les faces 2 et 3 (en s'appuyant sur la 1) à 5cm. Il ne reste alors plus qu'à raboter en se servant des lignes comme repère. C'est la face la plus facile à faire toutefois quelques vérifications à l'équerre n'ont jamais tué personne.
.Les faces 1, 2, 3 et 4 sont maintenant planes, d'équerres ou parrallèles et à la cote. Il faut s'occuper des faces 5 et 6, en bois debout.
On fait un premier trait sur, par exemple, la face 1 au canif et à l'équerre, le deuxième trait est fait sur la face 2 en calant la lame du canif dans l'extrémité du premier trait, ainsi on s'assure d'être bien dans la continuité. Idem pour le trait sur la face 3 et on termine avec la face 4 (toujours terminer par celle qui est parrallèle à la première).
A ce stade deux possibilités, soit on dresse au rabot soit au ciseau. Au rabot un rabot à recaler serait plus adapté qu'un numéro 4. Si on le fait au rabot il faut bien veiller à mettre une pièce martyr en sortie afin d'éviter des éclats. Mais pour une face de 5cm de coté le rabot, même à recaler, ne sera pas très pratique. Je lui préfèrerais le ciseau.
Au ciseau donc, la pièce est dans l'étau face à travailler vers le haut, éventuellement on a filé un coup de scie pour enlever du bois et se rapprocher de la cote (ne pas laisser plus d'un millimètre). On utilise les lignes tracées au trusquin pour caler le ciseau (planche vers le bas) et roulez jeunesse. Une astuce toute bête et trèèès efficace pour couper proprement et facilement le bois debout est d'y mettre un peu d'eau, la fibre en deviendra très docile. Pour cette opération on a tendance à faire une bosse au milieu, il faut donc vérifier ce point.
Le ciseau est ici utilisé sans maillet, une main sur le manche, une autre qui prend appui sur la pièce et qui guide la lame. Perso j'aime bien les manches un peu long qui permettent d'en caler l'extrémité contre thorax qui sert à appuyer sur le ciseau, les mains ne servant qu'à guider.
.Il reste la dernière face en bois debout, même chanson que pour la précédente mais cette fois en veillant à respecter la longueur.
Voilà volà, c'est un exercice assez simple mais efficace pour l'apprentissage du rabot et d'une des utilisations du ciseau. Bien entendu, comme toujours lorsqu'il s'agit d'assimiler un geste c'est la répétition en un temps relativement court qui est efficace. Ne pas s'arrêter si on commence à avoir mal aux mains, au contraire, c'est la fatigue qui oblige, sans même y réflechir, à trouver l'efficacité de la position et de la prise en main. Sans compter que si on ne s'est jamais servi d'un rabot et d'un ciseau la musculature de la main aura très probablement besoin de s'adapter.