Un mois plus tard je reviens pour la suite et fin de ce projet machine.
-Finalisation du disque :
J’ai choisi de corriger les défauts par des couches de peintures glycéro. Ce n’était pas l’idée du siècle. Long, salissant, la peinture est dense et déséquilibre le disque, de même l’oxyde de titane (pigment blanc) désaffûte tout en une fraction de seconde. Je m’en suis sorti en tournant le disque à vitesse réduite (évite le problème du balourd) et lorsque la peinture n’est pas totalement sèche, consistance pâte à modeler (désaffûte moins les outils).
Racler la peinture permet d’avoir une surface de révolution (photo de gauche). Étaler la peinture avec un profile alu permet d’avoir une surface plane (photo de droite). Par itération de ses deux techniques, et beaucoup de contrôle avec comparateur et règle, j’ai fini par avoir un résultat ok (environ un dixième de défaut). Pour ré-équilibrer le disque il a fallu mettre plus de dix gros vis de contre poids, c’est lourd la peinture…
En parlant d’équilibre, je voulais centrer au mieux le disque abrasif (finalement acheté chez le bon abrasif, ils ont le bon goût d’avoir un dos autocollant). Donc j’ajuste le placement du disque avec 4 pinces, puis je retirer le film sur un des coins et je colle, et j’avance progressivement ainsi jusqu’au collage total.
Je fais un premier test tout fébrile sur du peuplier en bois de bout, content que ça semble fonctionner
https://drive.google.com/file/d/1lH_ysz ... sp=sharing
C’est fonctionnel, on peut s’arrêter la, mais on peut encore ajouter beaucoup de chose...
-Aspiration integrée (inspiration Matthias Wandel):
J’ai deux moteurs venant de disque dur IBM ‘piccolo’. J’ai déjà utilisé l’un pour faire une aspiration pour ma ponceuse combinée qui comporte plusieurs problèmes, je compte donc faire mieux avec le second moteur. Déjà je n’ai pas compris où la puissance était indiquée...
Aussi lorsqu’ils tournent a vide ils consomment 0,70A, soit déjà plus que les 0,65A indiquée sur l’étiquette. Je ne comprends pas.
J’ai un puissance-mètre (Lidl) qui indique le cosφ, et en utilisant ce que je trouve sur internet (
https://www.proface.com/library/SCHNEID ... moteur.bmp) je dimensionne ma turbine plus grande que la première fois. Aussi en agrandissant la volute de la turbine celle-ci est plus silencieuse.
Une video de la turbine qui tourne :
https://drive.google.com/file/d/1_U94KD ... sp=sharing
Donc ma deuxième tentative est plus silencieuse et ‘suce’ d’avantage. En fonctionnement sans filtre le moteur est surchargé (cos phi > 0,85) mais une fois le filtre mis le moteur fonctionne proche de sa charge maximale, la turbine est donc bien dimensionnée. J’aime particulièrement ces aspirations intégrées car la conso électrique est beaucoup plus faible qu’avec un aspirateur (≈1kW), et c’est plutôt silencieux.
Pour le filtre il existe des solutions toutes faites (chez envirofluide par exemple), on peut même acheter du tissu filtrant au m² sur amazon. Mais j’aime bien expérimenter et je suis tomber sur un papier scientifique ‘Is there an adequate alternative to commercially manufactured face masks? A comparison of various materials and forms’ (merci le covid). Ils montrent que deux couches d’essuie tout filtre aussi bien les micro particules que du filtre F9 (ce qui correspond au filtre a air haute performance), avec plus de perte de charge malheureusement. J’ai donc construit un cadre en bois, sur lequel est collé un vieux draps et deux couches d’essuie tout. Le filtre s’intègre dans le meuble dans des glissières. Sur la deuxième photo on voit l’effet de la dépression crée par la turbine montée en haut du meuble.
Un filtre plan comme celui ci est moins optimal qu’un filtre plissé mais c’est simple à construire et ça se nettoie super facilement :
https://drive.google.com/file/d/1lJaqg6 ... sp=sharing
Le dessus du meuble a un large trou rectangulaire sur lequel se montera une forme pour essayer d’aspirer au mieux les poussières tout en ne gênant pas le mouvement de la table.
-Jambe de force pour la table
La table en porte-à-faux peut fléchir sous une charge trop lourde. Pour résoudre ça j’avais suggéré de caler un simple bout de bois entre la table et le meuble. Mais entre temps j’ai vu sur des machines commerciales une jambe de force réglable (
Bernardo par exemple). J’ai fait un truc similaire avec une tige filetée prise entre deux tourillons. Le tourillon du haut est fixé à la tige, il ne fait que pivot. Le tourillon du bas est percé et un volant vient en buter pour régler la longueur de la jambe de force.
-Carénage du disque
Je ne vois pas trop en quoi ça protège mais si je ne le fais pas maintenant je ne le ferai jamais. Trois bouts de frênes sont cintre-colles a même le disque. Puis j’ai taille les montants arrières qui font aussi office de protège courroie.
Voici la bête une fois finie :
J’ai même profite du remontage post-peinture pour vous faire un gif, histoire de montrer comment le tout s’assemble.
Je commence tout juste à m’en servir. Ajuster un coin de rabot avec un angle de 10° ou faire
des petits travaux de facettage… Et un jour un instrument de musique, promis. C’est agréable à utiliser, il n’y a pas le clokclok des machine à bandes, très peu de vibrations, c’est ma machine la plus silencieuse avec la perceuse colonne. Et l’option de choisir le sens de rotation a déjà été utile !
(Important : bien penser à mettre du frein filet sur la vis qui va sur l’axe à l’arrière. Sinon lorsque l’on tourne dans le sens anti horaire c’est la catastrophe.)