
Désolé, j'avais oublié mon apn, donc pas de photos...Mais ça viendra. Le stage dure 80h, une séance par semaine en moyenne. On va faire une style martin de 1918 qui devrait être dans ce style là, grosso modo
Voici le résumé des opérations:
1ere séance : 3h
PREPARATION DU FOND
Nous avons pris deux pièces d’Ovenghol du gabon (bien sec : 26 ans de séchage) La première étape consiste à choisir l’orientation des pièces (haut, bas, dessus/dessous) Nous avons placé l’aubier au centre (la partie la plus large de l’aubier représentant traditionnellement le bas de la caisse) Deux grands traits en biais à la craie pour marquer les pièces et ne pas s’emméler les pinceaux après en confondant le dessus avec le dessous ou le haut et le bas.
La deuxième étape, c’est préparer la tranche à jointer. Pour cela, nous avons placé la planche sur une planche dotée d’une bête cale au bout pour maintenir la pièce en place, on tient la planche en s’appuyant dessus pour qu’elle ne bouge pas, ensuite nous avons raboté la tranche des deux planches séparément avec une demi varlope (voir le site de hmd pour ceux/celles qui ne connaissent pas). J’ai terminé et affiné le travail en ponçant, ce qui quand on a le coup de main, n’est pas nécessaire. Pour repérer toute inégalité sur le bois, on recouvre la surface à la craie, puis un ch’ti coup de cale à poncer et les creux restent blancs, ce qui permet de définir où attaquer. Une petite découverte pour moi sur le ponçage de la tranche : C’est un bon coup vif et sec d’env. 5 cm en avant,pas plus, dans le sens du fil, puis, SANS décoller la cale de la pièce, un retour à vide, c.a.d. sans pression, mais au contact !!
Cela fait, on vérifie le joint en tenant les deux pièce fermement bien à plat face à la lumière voir s’il y a un jour. Puis on laisse reposer (une semaine, c’est l’idéal)
LE MANCHE
Il s’agit d’acajou du brésil.
La première étape consiste à aplanir un premier coté (le luthier l’a fait en 2/3 coups de varlope !!!) puis tailler l’autre coté de façon pile poil parallèle. Pour cela, on utilise un trusquin de luthier. C’est une tige avec une lame ronde en carbure au bout, avec un guide mobile sur la tige que l’on fixe à la longueur voulue. Ici, on a pris 78mm (en laissant de la marge, la largeur finale du manche sera moindre). Nous avons donc marqué le bois sur l’ensemble des deux faces avec le trusquin. Et hop, à la varlope les feignasses, on enlève l’excédent (aaah, mes premiers copeaux !) Très agréable, j’ai découvert qu’en retournant la pièce, on pouvait plus facilement attaquer les bosses et obtenir un bon parallèlisme ce qui permet de mettre de long coups et faire de superbes copeaux. Finition au ponçage pour le débutant que je suis…
LE TASSEAU DU MANCHE
Il est fait de deux pièces d’acajou que l’on colle ensemble, fil contre fil pour plus de solidité. (en plus, c’est joli, l’effet mirroir)
On abrase donc les faces à coller pour que les deux pièces s’épousent parfaitement. Pour cela, on utilise une grande planche recouverte de papier ponce, gros grain (60) et on fait de grandes rotations dans les deux sens des aiguilles d’une montre. Attention, ça va vite, faut faire deux trois coups et regarder ce que cela donne. Vérification à la craie pour repérer les bosses. Une fois cela fait, on hachure grossièrement avec le dos de la lame d’un cutter l’intérieur de la surface à encoller pour améliorer le collage (ne pas hachurer jusqu’au bord !)
Ensuite, on enduit une face de titebond rouge. Une couche moyenne, ou l’on devine la teinte du bois. Pour répartir la colle uniformément, on fait glisser les deux pièces l’une contre l’autre jusqu'à ce que la colle prenne (résistance). Puis on serre jointe avec deux tasseaux. Les serres joints sont mis tête bêche et si possible centrés sur la pièce. Attention, les pièces bougent à chaque ¼ tour de serre joint, il faut remettre les pièces en place à chaque fois..Mieux ce sera ajusté, moins il y aura de travail après.
COLLAGE DU FOND
Pour cette opération il faut une grande planche de format supérieur aux pièces à coller. On commence par clouter un tasseau dessus pour caler la première piece contre.On met du papier journal pour que le fond ne colle pas à la planche.On place ensuite la première pièce contre le tasseau clouté. Au niveau de la tranche à coller on glisse une fine planchette de 2mm d’épaisseur et de 2cm de largeur environ pour surélever légèrement les deux pièces du fond au moment du collage. Là, on place la deuxième pièce du fond contre la première, en poussant fort, mais pas comme un malade, avec le deuxième tasseau pour trouver sa position sur la planche, puis on le cloute à la planche. Maintenant, passons au collage.
L’ovenghol est un bois huileux, donc faut bien nettoyer les tranches avec du dégraissant pour que la colle prenne bien. On enduit une généreuse couche sur les tranches et on pose la première pièce en place. Si on veut un fin filet sur le dos (3/10è de mm), c’est le moment de le plaquer sur la tranche, en essuyant bien l’excès de colle avec un chiffon.Puis la deuxième pièce. Lorsque l’on tire sur la planchette, les deux pièces s’abattent, on essuie l’excès de colle, verifie que le filet est bien en place (il faut le tenir en place lorsqu’on abat les pièces) Puis une autre feuille de papier journal et un pièce pesante (quelques kilos suffisent) assez longue au dessus du joint et on laisse reposer…
Comme je ne suis pas sûr d'être hyper clair pour les visuels, je vous mets une copie retouchée de mon cahier de notes:
